CAVL Lettre d'info n°30
Centre Audiovisuel Liège asbl |
Editorial - Projet « What the fake » - Médiathèque : nouvelles acquisitions- Parution d'un tiré à part thématique sur l'environnement - Ouvrages récents - Médiactu mars/avril
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Par définition, les médias sont à la fois multiples et évolutifs. Ils semblent, en plus, obéir aujourd’hui à des impératifs ou à des contraintes économiques de convergence. Ainsi, prenons l’image en mouvement – appelée autrefois cinématographique – elle se retrouve sur de multiples supports dont le terme générique est « écran », mais qui eux-mêmes se déclinent sur toute une série de supports et de formats, fixes ou mobiles. Les enjeux d’une telle convergence sont nombreux, mais au-delà de ce phénomène qui s’amplifie, il est toujours particulièrement intéressant d’observer et d’analyser la complémentarité offerte par ces (différents) médias, complémentarité de fonctions, de contenus, de langages surtout.
Une même thématique traitée par un échantillonnage de ces médias, peut devenir très significative, révélatrice même, des spécificités qui, en définitive, les distinguent et les rendent semblables, tout à la fois.
Nous avons voulu, au CAV Liège, nous livrer à ce petit exercice, il est fascinant, même s’il mériterait d’être traité en profondeur. La thématique que nous avons sélectionnée : la guerre 14-18. Pourquoi ? A vrai dire, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les commémorations de la Grande Guerre se multiplient avec des objectifs souvent très différents. Certains sont citoyens – il importe de ne pas oublier, même cent ans plus tard – d’autres sont essentiellement politiques ou économiques. Plusieurs de nos établissements scolaires participent à ces commémorations, avec des bonheurs et un intérêt divers.
Ensuite, celle qui était censée être « la der des der » a généré un apport médiatique important. Des documents d’époque d’abord – affiches, cartes postales, actualités filmées, presse écrite, récits de guerre, chansons populaires et autres – mais aussi beaucoup de productions médiatiques, qui ont trouvé dans ce conflit planétaire une source d’inspiration ou une opportunité commerciale à exploiter. D’autres raisons peuvent intervenir, comme l’intérêt de « revisiter », un siècle plus tard, un événement de la portée de celui-ci. Il est également intéressant de comparer les représentations que nous avons du conflit avec celles que nous proposent des productions contemporaines.
Nous pensons notamment aux bandes dessinées de Tardi « Putain de Guerre », de Sacco « Great War », voire de Comes « L’ombre du corbeau », aux films de fiction comme « Les Sentiers de la Gloire » de Stanley Kubrick, « A l’Ouest, rien de nouveau » de Lewis Milestone ou même « Charlot dans les tranchées », de Chaplin.
Mais à côté de ces documents, il y a des films de montage d’actualités, des documentaires, des compilations de textes, des productions picturales de la guerre ou des reproductions des Unes d’époque. Celles-ci, par exemple, prennent un relief très particulier. On mesure, en tout cas, le chemin parcouru entre la presse d’il y a cent ans et celle que nous connaissons aujourd’hui, à la fois dans son contenu, dans sa typographie et dans le rapport au lecteur que l’on peut facilement induire de ces témoignages, cependant pas si lointains.
Un livre comme « La pub est déclarée » (2013) nous fait prendre conscience de la manière dont la publicité va incorporer le conflit à son discours, pour attendrir, glorifier, fustiger l’ennemi, mais aussi et surtout pour vendre tout et n’importe quoi, y compris de formidables jambes articulées pour venir en aide à ceux qui ont perdu les leurs dans les tranchées.
Et puis, n’oublions pas les affiches de guerre, des affiches de propagande qui exaltent ou diabolisent, abondent en caricatures et en stéréotypes. Patriotisme, solidarité, amour-propre, mais aussi vengeance ou mépris sont au rendez-vous. Les cadrages utilisés, les diagonales ascendantes pour magnifier, les plongées pour écraser ou réduire à néant, méritent aussi d’être analysées. Comme les rapports image-texte d’ailleurs.
Un projet que l’on pourra qualifier à la fois d’éducation par et aux médias, mais nous savons que l’une va rarement sans l’autre et que les deux finissent toujours par se rejoindre pour une meilleure qualité de l’analyse des messages.
Le travail est actuellement sur le métier. Nous devons encore opérer une sélection des documents recueillis et les organiser pour que leur choix devienne significatif. Il appartiendra alors à chacun d’exploiter ce qui lui paraît le plus opportun pour son public scolaire, sachant que cet ensemble est aussi une invitation à rechercher d’autres témoignages médiatiques et à les mettre en perspective par rapport à ce que nous proposons. « 14-18 vu par les médias » devrait être disponible et empruntable en notre médiathèque – en tout ou en partie – dès le mois de juin.
Michel Clarembeaux |
Projet What The Fake?!
Un projet innovant qui rentre à point dans les missions de la chaine publique !
Dans ce cadre, le CAV (avec l’asbl ACMJ) a joué le rôle intéressant de consultant et d’observateur actif. Valérie Magis, scénariste indépendante, douée et très créative, nous a sollicités pour la caution « éducation aux médias » qui a mis la cerise sur le gâteau à ce projet innovant, transmédia, co-construit avec les jeunes et qui aborde les nouveaux codes de communication.
Faire réfléchir (et rire) pour mieux prévenir ?
Le discours éducatif en lien avec les médias sociaux exprime souvent la crainte et la méfiance. Par souci de protection face à quelque chose que l’on a du mal à comprendre mais dont l’influence sur nos comportements – pas seulement ceux des jeunes - est indéniable, les adultes préviennent, tentent d’expliquer, voire interdisent.
Une mise en forme dynamique, des figures attachantes, un ton positif et une certaine profondeur s’expriment, tantôt par les capsules, tantôt par les propos du chat et les publications FB. Autour de Nixon, acteur et musicien plein d’énergie et de fantaisie, des jeunes sont venus pour figurer lors des tournages ou se sont exprimés sur la toile. Ces déclarations étaient d’ailleurs intégrées aux scénarios des clips.
Pour Valérie et son équipe, « au-delà de l’expérience fun et stimulante pour ados, What the Fake !? vise aussi à ouvrir le dialogue enfants/parents, jeunes/adultes, médias/jeunes auditeurs. » Un échange entre jeunes, et avec les adultes présents sur le projet, a en effet bien eu lieu.
Education aux médias et par les médias
Chaque webisode (12 tournés d’avril à janvier), inspiré du vécu d’une thématique, propose les éléments nécessaires pour susciter la réflexion et faire aboutir à une prise de position autonome pouvant être argumentée. Le jeune n’est pas considéré comme objet de prévention mais bien comme sujet créatif. La question finale de chaque numéro interpelle et suscite une mise en réflexion, une réponse.
En tant que production originale, cette initiative peut être analysée, à la lumière de l’éducation aux médias, comme un objet médiatique complexe. Qui réalise, produit, pour délivrer quel message, à qui et quel impact l’opération a-t-elle sur les représentations (et les comportements) en matière d’usages des TIC ?
Chaque thématique fait aussi l’objet d’une réflexion propre à l’éducation par les médias que l’on peut approfondir. Quelles sont les origines et les conséquences possibles des selfies ? Pourquoi starifier les assassins ? Que penser des images hypersexualisées et de la vacuité de l’information délivrées par les médias ? Etc.
Un outil pédagogique à destination des enseignants et éducateurs est prévu ! Et cette exploitation supplémentaire de WTF répondra certainement à la forte demande qui s’exprime dans le champ des caractéristiques, et parfois des dérives, des nouveaux moyens de communication.
Pourtant l’école, elle, a encore beaucoup de mal à aborder les technologies de l’information et de la communication d’une manière un peu créative ! What the fake ???
N’hésitez pas à visionner les 3 making off (dont celui filmé à Namur) réalisés par Chris, Frank, Guillaume et Joyce, stagiaires au CAV ! Ils sont un intéressant complément pour exploiter le projet et toutes ses facettes.
Isabelle Colin, directrice pédagogique
Médiathèque
Parution d'un tiré à part sur l'environnement
Pour télécharger ce tiré à part au format PDF, cliquez ici. Pour télécharger les précédents tirés à part (Webdocumentaire, Cinéma belge, Gender studies et féminisme, Hispanophilies, etc.), rendez-vous sur notre site internet : il suffit de cliquer sur le titre du document qui vous intéresse.
Sophie Lescrenier
Depuis mars 2014 (lettre d’info n°29), cinq ouvrages récents consacrés aux médias ont fait l’objet d’une recension. Nous les évoquons ici par le biais d’abstracts.
Pour les analyses complètes, cliquez sur le titre de l'ouvrage qui vous intéresse.
M. Cl.
Sur notre site : Alain Resnais - Anima - Biennale de la Photographie - Unes du « Soir » d'août 1914 - Médias en campagne - BIFF - Millenium - Cannes - Journée de la presse sportive Saint Vaast M. Cl.
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